|
Les plages de Nice fourmillent de monde. Un belle jeune femme blonde, les seins nus, est allongée sur une grande serviette. Enduite de crème solaire nouvelle génération elle se sent en sécurité. Subitement elle est distraite par une irritation exagérée sur sa peau. Le soleil devient de plus en plus violent. Il se passe quelque chose... Fiction NICE - Nous sommes le 18 Juillet 2025. La journée est chaude et agréable. Vers 16 heures, la Promenade des Anglais, enfin débarrassée des engins mécaniques qui circulent dans le tunnel aménagé sous la Méditerranée, est livrée aux piétons déambulant à l'ombre des palmiers parmi des milliers de fleurs multicolores. Les plages fourmillent de monde qui ne se soucie guère de l'Univers qui les héberge. Elles sont animées. Des jeunes gens, filles et garçons, se livrent à un match acharné de : marre- bal, nouveau jeu inventé récemment. Des enfants barbotent dans les vaguelettes de la mer. Une belle jeune femme blonde, les seins nus, est allongée sur une grande serviette. Enduite de crème solaire nouvelle génération elle se sent en sécurité. Elle apprécie l'énergie intérieure qui circule en elle. Cette force vitale est le moteur de ses pensées qui la guide vers Hervé, son fiancé. Les yeux fermés, elle reconstitue les différentes étapes de leur rencontre amoureuse. Ce soir, ils se rencontreront dans sa propriété sur les hauteurs de Cimiez. Subitement elle est distraite par une irritation exagérée sur sa peau. Elle s'assoit, elle a du mal à ouvrir les yeux tant le Soleil est brillant. Elle arrange une serviette sur ses épaules. Elle a du mal à fixer le reflet du Soleil sur l'eau. Il est plus bleu, plus brutal que d'habitude. Il lui fait mal aux yeux. Les joueurs de marre- bal s'arrêtent de jouer. Autour d'elle la plage se vide. Les estivants ramassent leurs affaires et se réfugient sous les palmiers. D'autres se dirigent vers les garages souterrains. Le Soleil devient de plus en plus violent. Il se passe quelque chose. Les couleurs paraissent différentes ; celles des palaces qui bordent la Promenade des Anglais semblent étranges. Le NEGRESCO, tout près est transformé en un palais des Mille et une Nuits : il est tout bleu ! Dans le ciel, le Soleil brille avec fureur. Un silence étrange s'abat sur le paysage. Les gens ont fui la ville. Les hirondelles, d'habitude si nombreuses, ont déserté les airs. Toute activité a cessé sur l'aéroport Nice- Côte d'Azur, tout proche. La jeune femme remet son soutien- gorge, ramasse ses affaires et se précipite vers le garage souterrain, récupère sa voiture et retourne chez elle. Sur son téléviseur mural, elle apprend que les scientifiques Européens et Américains se sont penchés sur cet événement inhabituel, et ont constaté que le Soleil a diminué sa taille. Dehors, les ombres se détachent durement sur les objets. A quelques centaines de kilomètres plus à l'Ouest, sur l'autoroute du Soleil, entre Valence et Avignon, la circulation qui était dense le matin, est devenue pratiquement nulle. Une famille en vacances roule à vive allure vers Nice. Sur cette route pas la moindre trace d'ombre, ils ont l'impression d'être emprisonnés dans un four. Sans le laisser apparaître, le père au volant se fait du souci. C'est à peine s'il peut voir avec ses lunettes spéciales PUV- 75. Le paysage lui semble plus sombre, alors que son épouse, assise à côté de lui, cligne des yeux comme si elle était éblouie. Il s'efforce de maintenir tant bien que mal la voiture sur la route. A l'arrière, les enfants se taisent immobiles. La vapeur qui s'échappe des vastes condenseurs de la nouvelle centrale à fusion nucléaire de Trigastin n 'est plus blanche mais d'un bleu métallique. Avignon n'est plus qu'à une vingtaine de kilomètres. Là-bas il y aura de l'ombre. Le père appuie sur l'accélérateur. Il met la radio, le présentateur annonce d'une voix inquiétante que le Soleil est en train de s'effondrer sur lui-même, et s'est contracté de moitié par rapport à sa taille normale et que sa transformation se poursuit lentement. Les pneus commencent à coller fortement à l'asphalte qui ramollit. Une puissante voiture rouge double les vacanciers, elle veut se rabattre mais l'asphalte la ralentit et c'est la catastrophe. Les deux voitures prennent feu instantanément. Le Soleil agonisant ne laisse échapper aucun bruit sur la Terre. Maintenant, son éclat est aveuglant. Partout la chaleur devient insupportable. A Paris, deux femmes sortent du métro à l'Etoile, regardent le ciel, affolées, et se précipitent dans le premier immeuble. Derrière elles quelques passagers s'arrêtent, puis retournent précipitamment dans le métro. Les rues sont vides, les voitures abandonnées encombrent les chaussées. Paris est une ville morte. Le silence est impressionnant, inquiétant. Dans une plaisante rue de la Ville-Haute de Toul, un habitant est debout dans son jardin, sous la chaleur accablante. Il ne comprend pas ce qu'il se passe. Sa peau brûle. Pris de panique, il se glisse sous un buisson pour se protéger, en attendant de pouvoir rejoindre sa demeure. Mais l'abri précaire prend feu. Il se met à hurler. Sa compagne, dans son salon, entend les cris. Malgré la chaleur elle se résout à quitter la maison pour secourir son mari. Dehors les cris se sont tus. D'un seul coup le toit de sa maison s'embrase. Et c'est en cascade que tous les pavillons et immeubles de la Ville-Haute subissent le même sort. D'ailleurs toute la ville de Toul brûle. La Cathédrale et l'église Saint Gengoult s'effondrent. Sur tout l'hémisphère de la Terre éclairé par le Soleil les gens et les bêtes meurent dans les incendies meurtriers. Les oiseaux tombent du ciel. Les forêts s'embrasent. A 18h, le Soleil s'est réduit à un point de lumière brûlant dans le ciel. Paris n'est plus qu'un gigantesque brasier. La Tour Eiffel n'est plus qu'un tas de fer fondu. Londres, Berlin, Vienne, Madrid, Alger, Le Cap, sont liquéfiés, brûlés. A Annecy, Genève, Aix-les-Bains, les lacs, après être entrés en ébullition, se sont évaporés. A leur tour, les océans se mettent à fumer puis entrent en ébullition. Des nuages de vapeur se mélangent à la fumée acre de la Terre en feu. A travers ce brouillard suffocant le Soleil infiltre ses rayons meurtriers avant d'envoyer un dernier éclair foudroyant. Puis, l'hémisphère plongé dans la nuit est balayé d'une tempête brûlante de vapeur surchauffée couvrant une bande de milliers de kilomètres de large. Une brusque explosion, dernier cri du Soleil, envoie des ondes gravitationnelles qui font osciller la Terre et les autres planètes sur leurs orbites. Il est 18 h. Le Soleil a disparu, c'est l'obscurité totale. Maintenant, les étoiles apparaissent et répandent leur éclat sur un spectacle de désolation. La Terre brûlée est aussi stérile que la Lune. La Terre fondue a pris la consistance de la lave refroidie. Dans l'hémisphère épargné par le brasier solaire on attend la levé du Soleil. A Tokio, à Melbourne, à Calcuta, à Pékin, protégés du Soleil par la masse de la Terre, le Soleil a manqué son lever. A Bagdad, la nuit a été fraîche, mais aucun lever de Soleil ne vient dissiper la fraîcheur. La rumeur que le Soleil est mort gagne la population qui a été épargnée par la fournaise fatale. Des émeutes éclatent partout. Dans le ciel les étoiles poursuivent leur ronde. Midi arrive. Toujours pas de Soleil. Le froid augmente. Une pluie froide commence à tomber. Moins 20 degrés, les gens brûlent leurs meubles. Les quantités énormes d'eau de mer évaporées par la chaleur du Soleil mourant retombent maintenant sur la Terre sous forme de neige qui s'accumule sur plusieurs mètres. Quelques jours après la mort du Soleil, la chaleur interne de la Terre commence à se dissiper dans le froid sidéral. La température tombe à moins 50 degrés. Les populations des pays chauds qui ont survécu autour de l 'équateur sont anéanties par ce froid inhabituel. Plus d'électricité sur Terre. Les derniers survivants se regroupent dans les appartements et mangent leur dernière nourriture. Moins 100 degrés. Tout le monde meurt dans l'hémisphère qui n'a pas été détruit par le Soleil mourant. Faiblement éclairée par les étoiles, la Terre est entièrement enveloppée d'une épaisse couche de neige gelée qui lui donne l'apparence d'une sphère presque uniforme dans l'hémisphère brûlé, ou les montagnes ont été liquéfiées, et les cuvettes océaniques remplies de glace. La vie s'est éteinte sur la planète TERRE Maintenant, à quelques degrés près, le zéro absolu est atteint. L'atmosphère est liquéfiée. Très vite, elle s'écoule dans les dépressions existantes, formant de petits étangs qui gèlent, à leur tour. Le vent cesse complètement. Il a gelé! ET TOUT S'ARRETE Avant la disparition du Soleil, les planètes du système solaire étaient en orbite autour de lui soumises à son attraction. Elles sont toujours en orbite mais elles tournent, maintenant, autour d'un TROU NOIR de 2800 mètres de diamètre, et qui contient presque toute la masse du Soleil défunt. Remarque: Le récit, que je viens de décrire, relève de la pure science-fiction. Le Soleil brillera encore environ cinq milliards d'années avant d'être transformé en NAINE BLANCHE, qui engloutira plusieurs planètes, dont la Terre et, peut-être, Mars |
Créé le 12-01-2009 14:14:17 |