|
Le conte est un récit de faits ou d'aventures imaginaires. Pour les études littéraires, il fait donc partie des genres narratifs. À l'origine, un conte est raconté à l'oral. Depuis la Renaissance il a néanmoins fait l'objet de réécritures, devenant au fil des siècles un genre écrit à part entière. On peut ainsi distinguer deux pratiques du genre littéraire du conte : orale et écrite. Ces deux pratiques diffèrent dans leur fonctionnement (modes de création, de diffusion...) comme dans leur contenu, ce qui amène à les considérer de manière séparée. Le conte oral est très souvent appelé conte populaire par les ethnologues et historiens en raison de l'aspect traditionnel et communautaire qui a longtemps régi la création et la circulation des histoires, et de l'importance qu'il a revêtu dans l'émergence des nationalismes au XIXe siècle (référence à la notion de « peuple »). Le conte de tradition écrite et lettrée est quant à lui nommé conte littéraire quand il est opposé au conte populaire. Cela ne veut pas dire que le conte de tradition orale ne fasse pas partie de la littérature, mais il s'agit d'une simple désignation conventionnelle. Par ailleurs le terme de « conte » peut aussi désigner l'activité de conter, quel que soit le type d'histoires (épopée, légende, conte, histoire de vie…). Le conte est alors l'art du conteur.
Le conte écrit ou conte littéraire Nombre de ses contes oraux ont fait l'objet, depuis la Renaissance, de réécritures par des écrivains. Ces réécritures figent le conte oral, et le transforment en genre littéraire écrit. Cela amène les écrivains à se détacher peu à peu des sujets, des structures et des thèmes des contes oraux dont ils s'inspirent. Ainsi, si certains contes de Perrault, ou encore plus ancienStraparole, sont encore relativement proches du conte populaire, d'autres contes comme La Reine des Neiges de Hans Christian Andersen ou bien Ligeia d'Edgar Allan Poe en sont au contraire assez éloignés. Le conte est tout d'abord un récit, comme le roman, la biographie, etc., dans lequel les actions sont racontées, et non représentées comme au théâtre. Ensuite, c'est un récit court, de même que la nouvelle, mais a contrario du roman ou de l'épopée. Contrairement à la nouvelle qui souvent s'autorise des pauses narratives, des longueurs de description, etc., le conte est un récit court mais relativement rapide, dans lequel l'action mène bon train, sans que cela interdise néanmoins descriptions et redites. Le conte supporte néanmoins mal l'analepse, et préfère, contrairement à la nouvelle, les structures narratives linéaires, sans retour en arrière. Ensuite, le conte littéraire, de même que le conte populaire, se présente délibérément comme fictif. C'est une histoire inventée, de même que la nouvelle, au contraire de l'anecdote ou de l'historiette, qui même fausses se présentent comme vraies. Ce en quoi, enfin, il a un statut d'imagination et de fantaisie que connaît peu la nouvelle. La nouvelle se présente comme fictive, mais plausible, alors que le conte se présente comme fictif, mais invraisemblable. La forme de conte la plus connue est celle du conte merveilleux. On y trouve des fées, des ogres, des sorcières, mais aussi des monstres comme les dragons, ou des animaux emblématiques comme le loup, le corbeau, etc. Beacoup de contes commencent par la formulette « Il était une fois », mais ce n'est pas systématique. De ce caractère fantaisiste et invraisemblable, on réduit souvent le conte littéraire au conte merveilleux. Pourtant, cette forme littéraire peut adopter des contenus très diversifiés; elle ne vise pas nécessairement à émerveiller le lecteur, mais peut également vouloir l'édifier (conte moral, allégorique), l'effrayer (conte d'horreur), l'amuser (conte satirique), etc.
|
Créé le 12-01-2009 14:36:39 |