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L'Aigle avait ses petits au haut d'un arbre creux, La laie au pied, la chatte entre les deux, Etsans s'incommoder, moyennant ce partage, Mères et nourrissons faisaient leur tripotage. Lachatte détruisit par sa fourbe l'accord; Elle grimpa chez l'aigle et lui dit:" Notre mort (Au moins de nos enfants, car c'est tout un aux mères) Ne tardera possible Voyez-vous à nos pieds fouir Cette maudite laie, et creuser une mine? C'est pour déraciner le chêne assurément, Et de nos nourrissons attirer la ruine: L'arbre tombant, ils seront dévorés; Qu'ils s'en tiennent pour assurés. S'il m'en restait un seul, j'adoucirais ma plainte." La perfide descend tout droit A l'endroit Où la laie était engésine. " Ma bonne amie et ma voisine, Lui dit-elle tout bas, je vous donne un avis: L'aigle, si vous sortez, fondra sur vos petits. Obligez-moi de n'en rien dire; Son courroux tomberait sur moi." Dans cette autre famille ayant semé l'effroi, La chatte en son trou se retire. L'aigle n'ose sortir, ni pourvoir aux besoins De ses petits; la laie encore moins: Sottes de ne pas voir que le plus grand des soins Ce doit être celui d'éviter la famine. A demeurer chez soi l'une et l'autre s'obstine, Pour secourir les siens de dans l'occasion: L'oiseau royal, en cas de mine; La laie en cas d'irruption. La faim détruisit tout, il ne resta personne De la gent marcassine et de la gent aiglonne Qui n'allât de vie à trépas: Grand renfort pour messieurs les chats.
Que ne sait point ourdir une langue traîtresse |
Créé le 17-01-2009 12:28:58 |